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Sucre

Un peu moins mais toujours beaucoup trop

Saccharose, aspartame, jus de fruits concentrés... les produits transformés contiennent de moins en moins de matières sucrantes, révèle un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses). Une bonne nouvelle qui doit cependant être relativisée.

84 % des charcuteries, 60 % des plats préparés et des soupes, 40 % des petits pots pour bébés… Une très large majorité de produits transformés commercialisés en France contiennent au moins un vecteur de goût sucré, qu'il s'agisse de sucre blanc, de miel ou encore d'édulcorants (aspartame, stévia...). Voici la conclusion à laquelle sont arrivés des scientifiques de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses), après avoir analysé plus de 50 000 produits présents sur le marché français entre 2012 et 2020.

Ces résultats sont une mauvaise nouvelle pour les consommateurs, car « le plaisir associé au goût sucré nous pousse à augmenter la prise alimentaire, et donc à accumuler les calories », nous expliquait lors d'une précédente enquête Sabine Houdart, coordinatrice scientifique de l'unité d'évaluation des risques liés à la nutrition au sein de l'Anses. Raison pour laquelle l’agence recommande, pour réduire le risque de surpoids et de diabète de type 2, « la réduction globale du goût sucré de l’alimentation ».

Une amélioration relative

Certes, le constat n'est pas totalement sombre. Par rapport à la précédente analyse, menée sur des produits commercialisés entre 2008 et 2015, la part de ceux contenant un vecteur de goût sucré a diminué : de 86,5 % à l'époque à 81 % dans cette dernière analyse. On trouve en particulier beaucoup plus qu’auparavant de plats préparés, de produits de panification (pains de mie, biscottes...), de sauces ou encore de céréales du petit-déjeuner sans sucres ajoutés dans les supermarchés français.

Mais la présence de produits sucrants « reste élevée » selon l'Anses, qui appelle donc les fabricants à « poursuivre les reformulations ». L'agence précise de plus que cette hausse de la part des produits sans sucres ajoutés ne signifie pas pour autant que les Français en ingèrent moins, le bénéfice lié au développement de ces derniers pouvant être annulé par une hausse de la consommation de produits plus sucrés par ailleurs.

L'effet de la taxe soda ?

Côté boissons sucrées, qui représentent la première source de sucre en France (au coude à coude avec les biscuits, gâteaux et viennoiseries), une amélioration indéniable est par contre à noter. Les experts ont réalisé une analyse plus précise de ce secteur, tenant compte des taux de sucre et de l'évolution des parts de marché de chaque produit. Résultat : entre 2013 et 2019, la consommation de sucre des Français via les boissons sans alcool a diminué de 7 %. Et cette baisse « n’a la plupart du temps pas été compensée par l’ajout d’un édulcorant », précise Julie Gauvreau-Beziat, cheffe de l’unité observatoire de l’alimentation à l’Anses. Une bonne nouvelle que les auteurs expliquent notamment par la mise en place en 2012 (et le renforcement en 2018) d’une taxe sur le sucre ajouté dans les boissons.

Des pistes simples pour réduire

Malgré ces progrès, l'Anses rappelle que 20 % des adultes, un quart des adolescents et les deux tiers des enfants consomment des quantités excessives de sucre. Pour préserver sa santé, mieux vaut donc ne pas trop compter sur les efforts des fabricants et limiter autant que possible sa consommation de produits sucrés, en privilégiant ceux de meilleur Nutri-Score.​​

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