ACTUALITÉ
Origine des miels

L’étiquetage sera généralisé à l’Union européenne

Une directive européenne imposera la mention du pays d’origine du miel, mais aussi l’affichage de la teneur en sucre des jus de fruits, et une teneur minimale en fruits dans les confitures. Une véritable amélioration pour la transparence au consommateur.

Il était réclamé à cor et à cri par les apiculteurs et les consommateurs depuis longtemps : l’étiquetage de l’origine des miels est enfin acté dans l’ensemble de l’Union européenne (UE). Ainsi en ont décidé le Parlement et le Conseil le 30 janvier, en modifiant la directive dite « petit-déjeuner ». Dans la foulée, les jus de fruits, confitures et marmelades font aussi l’objet de mesures de transparence.

Mention des pays et des pourcentages

L’objectif principal était de « lutter contre la fraude », précise le Parlement. Le miel est en effet l’un des aliments les plus trafiqués : d'après des enquêtes de la Commission, presque la moitié des importations est adultérée par ajout de sucre ou de sirop de glucose, afin de réduire les coûts de production. Mais il en sera bientôt fini du vague « UE-non UE » englobant la terre entière en guise d’indication de l’origine. Les étiquettes devront clairement indiquer les pays de provenance du miel, ainsi que le pourcentage provenant des quatre premiers pays. Et si ces quatre pays représentent moins de la moitié du miel, alors les pourcentages devront être indiqués pour tous les pays. La Commission propose également de mettre en place un système de traçabilité permettant de remonter jusqu’à l’apiculteur récoltant ou à l’importateur.

La France est en avance sur certaines de ces exigences, puisque les pays d’origine du miel doivent déjà être mentionnés sur les emballages. Une obligation trop souvent contournée par les metteurs en marché, quand ils s’approvisionnent via des plateformes d’achat européennes. Espérons que cette nouvelle loi européenne contribuera à rétablir la santé de la filière apicole hexagonale, en grande difficulté depuis 1 an. Les industriels et les distributeurs préfèrent mettre en rayon des miels d’importation moins chers plutôt que d’augmenter la part de miel français, plus onéreux, dans leurs approvisionnements. L’interception fin janvier d’un camion entier de miel ukrainien destiné au plus gros embouteilleur de miel français, Famille Michaud Apiculteurs, lors des récentes opérations de blocage par les agriculteurs, l’illustre.

La Commission doit aussi évaluer d’ici 3 ans la faisabilité d’une mention de l’origine des fruits utilisés pour les jus de fruits, les confitures et les marmelades.

Du sucre dans les confitures et les jus

Deuxième objectif, « aider les consommateurs à prendre des décisions plus saines sur certains produits ». Pour cela, la teneur en sucre des jus de fruits devra être mentionnée clairement. Ils pourront ainsi afficher « jus de fruits à teneur réduite en sucre » si au moins 30 % des sucres naturels ont été retirés. Les fabricants n’auront pas le droit d’utiliser d’édulcorants pour compenser l’effet de cette réduction sur le goût. Par ailleurs, la mention « contient uniquement des sucres naturels » sera désormais autorisée.

Les confitures et les marmelades sont également concernées. La nouvelle règle générale stipule qu’il faudra utiliser au moins 450 g de fruits pour 1 kg de confiture ou de marmelade, et 500 g pour les confitures de haute qualité.

Délai de 2 ans

Il faudra néanmoins patienter. L’accord doit encore être formellement adopté par le Parlement et le Conseil. La loi devra ensuite être publiée au Journal officiel, pour entrer en vigueur 20 jours plus tard. Les pays de l’UE auront enfin un délai de 2 ans pour l’appliquer.

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